Pouvoir oublier (2025)
Projections
Première au Cinéma Public le 30 mai 2025 à 20h30.
Le 1, 3 et 5 juin 2025 à la Cinémathèque québécoise
Le 8 juin 2025 à Québec au Cinéma Beaumont
La version long-métrage (126 mn) sera diffusée en salles en 2025. Elle abordera plus en détails la révolte de Sept-Îles.
Pour tout connaître sur le film et son histoire :
POUVOIR OUBLIER - un film de Pierre-Luc Junet et David Simard
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Synopsis
Québec, printemps 1972. La lutte ouvrière est à son apogée. Le Front commun multiplie les offensives contre le gouvernement et exige un revenu de 100$ par semaine pour tous les syndiqués du secteur public. L’effervescence sociale ne culmine non pas à Montréal, mais à Sept-Îles, une ville industrielle en plein essor. Suite à l’emprisonnement des trois chefs du Front commun, des ouvriers en prennent le contrôle. Après quelques heures de gloire, toutefois, le soulèvement est brutalement interrompu par la barbarie d’un chauffard antisyndicaliste qui fonce dans la foule rassemblée devant le palais de justice, causant la mort du jeune ouvrier Hermann St-Gelais. Plongés d’un coup dans la modernité et laissant derrière eux familles et traditions, les jeunes travailleurs de la boomtown adhèrent au syndicalisme pour s’affranchir de la domination économique des compagnies américaines. Pouvoir oublier est la revendication ultime de cette génération jadis bordée d’espoirs qui a cru un instant que le syndicalisme pouvait renverser l’ordre établi.
Photo d’équipe - Reconstitution d’une scène de 1972 - Voiture renversée (Août 2021)
Mot des réalisateurs
Nous avons grandi dans un monde figé dans le présent. Un monde où l’Histoire semblait avoir disparu. Et pourtant, sous les couches de béton et d’archives poussiéreuses, une autre mémoire insiste — celle d’un soulèvement ouvrier trop souvent réduit à un fait divers, à une note de bas de page.
Printemps 1972, Sept-Îles. Une ville industrielle, un Front commun, un élan. La parole ouvrière s’élève. Et puis, le choc. Un attentat. Un mort. Et le rêve s’effondre. Pas dans l’oubli — mais dans quelque chose de plus insidieux : le réalisme de l’amertume. Ce moment de tension insurrectionnelle devient le point d’aboutissement d’un syndicalisme qui, croyant défendre son droit d’exister, a accepté les règles du pouvoir.
Pouvoir oublier est une enquête — mais sans coupable à désigner.
Un montage de fragments, de voix, d’archives, de silences. Une tentative de retrouver ce qui a été mis de côté — non pas effacé, mais enfoui sous une narration officielle, celle du progrès, qui s’est depuis transformée en cauchemar. Nous n’avons pas voulu faire parler le passé. Nous avons écouté les failles du présent. Dans la lignée d’un cinéma de rupture — quelque part entre le poème politique et le film d’enquête — nous avons laissé les images se heurter, les voix se répondre, les contradictions s’épanouir. Car la mémoire ne se transmet pas. Elle se ravive. Elle se rejoue. Et parfois, elle brûle encore.
Le film remonte jusqu’aux origines du mythe syndical moderne, forgé par nul autre que Pierre Elliott Trudeau dans La grève de l’amiante, où l’ouvrier devient figure d’émancipation.
Tous les courants qui ont suivi — bureaucrates, politiciens, intellectuels — ont hérité de cet imaginaire. Et tous, malgré leurs désaccords sur le nationalisme, ont fini par adhérer à l’idée d’un progrès capitaliste administré.
Au fil des décennies, la colère devient gestion. Le rêve s’efface dans les compromis de la Table centrale.
Et ceux qui y ont cru, parfois jusqu’au sacrifice, doivent apprendre à vivre avec une mémoire que plus personne ne sait ni ne veut entendre.
À travers un montage d’archives, de récits et de silences, Pouvoir oublier retrace le basculement d’un syndicalisme de combat vers un syndicalisme d’État.
Et pose une question restée sans réponse :
Comment interpréter les événements historiques autrement que dans les mots de ses vedettes nationales ?
Ce film n’apporte aucune réconciliation.
Il questionne le prix de l'ordre. Et ce qu’il a fallu oublier… pour qu’ils puissent fonder leur pouvoir.
Générique
Réalisateurs : David Simard & Pierre-Luc Junet Producteur: Frederic Bohbot Productrice déléguée : Valérie Shamash Productrice associée : Andréane Laurin
Monteur: David Simard Directeur Photo: Philippe Toupin
Composition: Lex Castle
Produit en association avec: la SODEC, le Fonds des médias du Canada, le Fond documentaire Rogers, Télé-Québec, Crédit d’impôt Québec & Canada
Détails techniques
Genre: Documentaire
Catégorie: Société, histoire, politique
Année: 2022 et 2025
Langue: Français (st. anglais)
Durée: 52/126 minutes
Format: Numérique, DCP
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